MALAGRÁFICA ‘18 SKETCHING POINT

Ça y’est : je suis tombée dans un marmite de dessinateurs compulsifs, hyper-créatifs et oh combien talentueux! Mais où suis-je donc? Dans la magnifique ville de Málaga, Espagne. J’assiste à l’événement Malagráfica Sketching Point 2018, une rencontre de dessinateurs qui en est à sa 4e édition. Quatre-vingt participants et ‘Urban Sketchers’ se sont donnés rendez-vous pour profiter des conférences d’illustrateurs et dessinateurs reconnus, soit Maru Godas, Jorge Arranz, Pedro Alves et Pat Southern-Pearce. Un vrai régal!

Malagrafica Sketching Point

Vendredi le 27 avril, la splendide Plaza del Obispo a été envahie de carnets ouverts, de crayons, de stylos, de rires et d’accolades. Oulalà! Je ne connais personne. C’est l’heure de la rencontre informelle. Je dois avouer que c’est assez intimidant. Tiens, y’a une dame seule à une table là qui dessine. J’ai donc rejoint Angela de Madrid et petit à petit, j’ai fait la connaissance de son groupe d’amis, tous de Madrid. La fin de semaine commence bien.

Voici donc mon tout premier sketch. C’est d’ailleurs le seul que vous verrez… loll…

Plaza del Obispo

El Centro de Arte Contemporaneo de Malaga nous accueillait les samedi et dimanche matins pour les conférences des intervenants invités. Leurs points communs : passion, enthousiasme, générosité, plaisir de partager autant leurs expériences de vie personnelle que leurs cheminement et processus créatif.

MARU GODAS, de Barcelone, illustratrice, dessinatrice et Urban Sketcher

Dessin de Maru Godas

Maru adore raconter des histoires. Elle explore beaucoup et s’est surprise à aimer la gouache, medium qu’elle utilise maintenant régulièrement. J’ai senti l’émotion qu’elle ressent quand elle parle de son art. J’en ai eu de petits frissons! Je n’ai malheureusement pas noté exactement ses mots, mais ce que j’ai perçu… «Je dessine pour me sentir vivante».

Leçons apprises de Maru :
Trianguler c’est vaincre’. Prendre soin de répartir certaines couleurs en triangle sur notre page.
Menos es mas’ – moins c’est plus – en fait moins c’est mieux.Trois couleurs.

Son atelier-exercice de l’après-midi sur la Place de la Merced était d’ailleurs consacré à la triangulation tout en utilisant seulement trois couleurs…. Quand on parle de sortir de notre zone de confort!!!

JORGE ARRANZ, de Madrid, illustrateur, dessinateur et historietista.

Dessin de Jorge Arranz

Jorge a un parcours professionnel exceptionnellement bien rempli. Je vous invite à découvrir cette page de son site Internet.  Lors de son exposé, Jorge a dit : «On ne sait pas où le dessin nous amènera». Il y a quelques années, il a subi une intervention chirurgicale importante. Ne pouvant dessiner pour contrôler son stress, il s’est forcé à observer, observer et observer son entourage, le plafond, ses pieds lorsqu’il était sur la civière, la salle de chirurgie avant qu’on l’endorme. Il a pu dessiner tout ça pendant sa convalescence. Mais le plus surprenant, c’est qu’il a, par la suite, été invité à dessiner ‘live’ dans un bloc opératoire, installé sur un tabouret alors qu’un cardiologue pratiquait une intervention… Eh ben!

Leçon apprise de Jorge :
Dessiner chaque jour’ – c’est toujours bon de se le faire répéter.
On ne sait pas où le dessin nous amènera’… Je continuerai à observer et dessiner parce que le dessin m’a amenée, entre autres, à Malagráfica Sketching Point.

En après-midi Jorge nous a invités à dessiner ce qu’il y avait juste devant nous sur trois pages consécutives d’un carnet style accordéon. L’idée étant de mettre nos carnets à la suite l’un de l’autre pour former une grande murale… Oh boy! … lol… Ceci combiné avec les trois couleurs et la triangulation de Maru, en a déstabilisé plus d’un, dont l’auteure de ce billet. 🙂 J’ai maintenant en tête de continuer l’exploration de ce style de cahier.

Plaza de la Merced

PEDRO ALVES, de Torres Vedras, Portugal, architecte et illustrateur et Urban Sketcher.

Dessin de Pedro Alves

Pedro a commencé a remplir des carnets de croquis lorsqu’il s’est inscrit à l’École d’Architecture… et il ne s’est jamais arrêté depuis. Pour lui, le dessin est une nécessité. Son carnet est la mémoire du passage du temps. Il aime dessiner ses amis, leurs soirées, sa femme et sa fille en particulier. Ses carnets seront pour elle des albums souvenirs, un regard bien personnel sur sa jeunesse. J’ai trouvé bien intéressantes ses photos de croquis ‘avant’ et ‘maintenant’. Croquis dessinés il y a 10 ou 15 ans versus les croquis des mêmes sujets exécutés dans les dernières années… Tout comme Maru, Pedro est maintenant un adepte du ‘less is more’ moins de lignes, moins de couleurs. Vous en verrez d’excellents exemples en visitant une de ses pages en cliquant ici 

Leçons apprises de Pedro :
Il n’y a pas de dessin incomplet’… Je vais la retenir celle-là. Peu importe le nombre de lignes tracées : c’est un dessin. Évidemment, on apprend de nos erreurs, on ne déchire pas de page, on tourne la page et on recommence.
Prendre des points de vue différents’. C’est plus intéressant que de toujours avoir une vue de face. Pedro prend toujours des vues avec deux points de fuite et plus. Tout pour me compliquer l’existence… lol

PAT SOUTHERN-PEARCE, de Blackburn, Angleterre, artiste dans l’âme.

Dessin de Pat Southern-Pearce

Pat a littéralement conquis son auditoire avec sa voix douce, ses anecdotes de vie personnelle et professionnelle, son sens de l’humour et sa générosité dans le partage de sa façon de procéder. Elle nous a également réservé une surprise : un kit de papiers gris, noir et beige. Pat a découvert le papier gris il y a environ deux ans et depuis, elle ne cesse d’explorer les papiers de différentes couleurs avec ses plumes, ses crayons Inktense et Peter Pauper ainsi que les pastels Hobby Craft. Ayant été enseignante une partie de sa vie, elle n’a pu s’empêcher de nous donner deux petits ‘devoirs’ pendant son intervention. On a tous trouvé que cinq minutes ça passait bien vite, tellement nous étions concentrés. Et que dire du deux minutes avant d’entendre : ‘hands up!’… lol… Un vrai émerveillement vous attend sur le compte flicker de Pat. Vous pouvez également la suivre sur sa page Facebook.

Un p’tit devoir de Pat

Leçons apprises de Pat :
Prendre le temps de bien nous ancrer dans le moment présent’, sentir la chaleur sur notre visage, entendre les bruits ambiants ou le chant des oiseaux, être à l’écoute de nos émotions pendant notre dessin et en faire des notes d’une belle calligraphie sur nos pages pour nos carnets de souvenirs. (memory books)
‘Les cadres de calligraphie font partie de la mise en page’ Pat nous a enseigné sa calligraphie personnelle de style ‘art déco’…pratique… pratique…pratique…

C’est au Cimetière des Anglais que nous nous sommes réunis pour mettre à exécution les connaissances transmises par Pedro et Pat.

Les conférences et démonstrations ont été bien agréables mais en plus, nous avons eu le privilège exceptionnel de prendre un repas de spécialités faites maison dans un édifice d’une confrérie de Málaga qui participe aux processions de la Semaine Sainte de Malaga. Vous pouvez voir un video sur la page Facebook de la Cofradía de Nuestro Padre Jesús El Rico y María Santísima del Amor. Si vous n’avez jamais assisté à une de ces processions, prenez deux minutes pour regarder le video. Je suis toujours très émue quand je me joins aux milliers de personnes pour ces processions.. 

Dimanche, j’ai eu l’immense plaisir de partager un repas avec une quinzaine de Madrilènes au chiringuito Caleta Playa sur le Paseo Maritimo Pablo Ruiz Picasso. Mes compagnons m’ont fait goûter des délices locaux dont j’ai malheureusement oublié le nom… Zut! Plusieurs ont sorti leurs carnets. Je me suis contentée de profiter de mon immersion dans la culture espagnole. 

Lundi, une excursion au parc El Torcal Antequera était au programme. Un vrai bijou naturel, patrimoine mondial de l’Unesco. C’était un peu frisquet pour les doigts mais rien n’arrête l’emballement des dessinateurs pour ces formations rocheuses ‘pierres sur pierres’.

Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés au restaurant Venta el Tunnel, perdu au milieu de nulle part ou presque. J’ai été plongé dans un environnement espagnol typique des jours de Fête. Plusieurs tables étaient occupés par des groupes d’amis et de familles. Les enfants couraient ici et là. Le repas était copieux et excellent. Même si je n’avais plus faim, je n’ai pu résister au mille-feuille… miam! miam! La cerveza et le vino étaient au rendez-vous. Les conversations allaient bon train. Les carnets se sont pointés les bouts de page et les crayons y flottaient allègrement. Que de beaux souvenirs!

Je remercie grandement Luis Ruiz Padrón, Javier Ricorodriguez, Patrizia Torrez Estéves les organisateurs de Malagráfica Sketching Point 2018 pour leurs professionnalisme, sens de l’organisation, dévouement, disponibilité et générosité.

Longue vie à Malagráfica Sketching Point! J’espère bien y participer en 2019.

Muchísimas gracias! Hasta la próxima!

Diane

PS Toutes les conférences étaient en espagnol (on est en Espagne Olé!), sauf celle de Pat qui était traduite par Luis Ruiz Padron.

Des articles dans le journal Diario Sur par ici et par ici

El Torcal de Pat Southern-Pearce

Un gros MERCI aux commanditaires!

Commanditaires

 

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6 commentaires sur « MALAGRÁFICA ‘18 SKETCHING POINT »

  1. Bonjour Diane !
    C’ est fantastique ta description du dernier encontre de Malagrafica. Moi, je sens le même que toi, a été fantastique, a été un grand régal et connaître à toi aussi!!

    J’aime

    1. Merci Ghislaine! Oui, je me considère très chanceuse. Tout ça parce qu’un jour j’ai eu l’idée d’apprendre l’espagnol… et le dessin qui est venu il y a quelques années.

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