Elle expose au Stade Olympique

Elle voit une petite annonce parue sur Facebook.  Elle se donne une nuit de réflexion… Et la voilà inscrite comme exposante au Pavillon des Arts qui faisait partie du Salon Expo-Habitat automne 2015. Pas de réflexion plus poussée. Aweye par là ! Carole Légaré est une femme d’action!

En 2000, Carole regarde un reportage sur notre célèbre peintre Jean-Paul Riopelle et est frappée par un sérieux coup de cœur. Les couleurs la fascinent. Elle se dit : ‘Tiens, c’est pas nécessaire de savoir dessiner pour peindre’… et la voilà en route pour le magasin d’art. Elle prend des cours avec un ami artiste, Luc Trottier. Et oui, elle vend environ une trentaine de toiles.

Ça c’était dans ‘l’avant’… maintenant, nous sommes dans ‘l’après’… justement dans l’ère où il faut sauter sur toutes les occasions, foncer tête baissée et mordre dans la vie. C’est en 2012 que tout à changé : Carole a été diagnostiquée d’un cancer de l’ovaire. Après les traitements, c’est sur les toiles que s’est déversé le surplus d’émotions. L’art abstrait est devenu sa thérapie. Pour Carole, «quand les mots ne suffisent plus pour dire, pour exprimer, pour pleurer, pour crier : les pinceaux et la couleur prennent la relève»

C’est aussi à cause de l’après que Carole a foncé pour une exposition au stade olympique. Le stade était dans sa ‘bucket list’. À 59 ans, il est temps de réaliser son objectif : vendre des toiles. Elle voulait au moins atteindre le seuil de rentabilité. Il faut en vendre des tableaux pour rentabiliser l’investissement d’environ 1 700$ payé pour la location du kiosque clé en main.

Après son inscription impulsive, Carole passe en mode: ‘on produit, ça presse’. C’est avec Marcalain Marticotte, son directeur artistique et prof en techniques d’art abstrait, qu’elle va revisiter et repimper quelques-unes de ses créations antérieures et en réaliser d’autres. Elle présentera une collection de 40 tableaux aux quelque 55 000 visiteurs au stade.

Carole Légaré
Carole Légaré

Yééé ! 50 000 personnes qui passeront devant ton kiosque, c’est du potentiel de vente ça non ?… Ben non, zéro vente! zip! niet! nada! Quatre jours de présence, plusieurs heures par jour, ça brasse les émotions. Les centaines de sourires adressés aux passants (qui ne faisaient que passer), les ‘mon petit-fils de 5 ans peut faire pareil’, les ‘c’est des barbeaux’, finissent par émousser l’enthousiasme. Les espoirs se fissurent lentement pour finalement fondre drette là, dans la chaleur du stade.

Fracas 24 x 36, Tech mixtes, Carole Légaré
Fracas 24 x 36, Tech mixtes, Carole Légaré

Le pavillon des Arts se trouvait à la fin du parcours du Salon. La fatigue était palpable lorsque les visiteurs arrivaient dans la section des arts. Selon Carole, cette situation, n’a vraisemblablement pas aidé la cause de la quinzaine d’artistes qui, apparemment, eux non plus n’ont pas réalisé de ventes.

Carole regarde le côté positif, elle a fait un contact qui semble très sérieux pour une commande spéciale. Elle doit le rencontrer fin novembre… Elle a distribué plusieurs cartes d’affaires et ajouté quelques adresses à sa liste de diffusion.

Est-ce qu’elle recommencerait ? Non, pas du tout. Mais cette expérience n’apparaîtra pas dans la colonne des ‘j’aurais donc du’. Carole a fait son bilan et elle est, somme toute, contente d’avoir ajouté cette aventure à son CV. L’amertume causée par la déception et la fatigue s’estompe au fil des jours.

Lors de la formation en exposition donnée par Art X Terra à laquelle j’ai assisté il y a quelques semaines, on nous a donné des outils et des barèmes pour calculer le vrai potentiel d’un salon ou d’une exposition… et ce n’est définitivement PAS le nombre de visiteurs qui achète un billet. Ce sont de gros chiffres mais il ne faut pas se leurrer, surtout quand c’est dans un salon qui n’est pas spécifiquement axé sur l’art.

L’énergique Carole ne se laisse pas démotiver. Son prochain projet est en route depuis le 5 novembre et se poursuivra jusqu’au 6 janvier 2016. Vous pouvez voir la collection de Carole au Panacée, 1371, rue Ste-Catherine Est, Montréal, 514-529-9449.

Le VERNISSAGE aura lieu le dimanche 6 décembre prochain entre 11h00 et 14h00. Carole offrira un rabais de 30% à 50%

En parallèle, du 18 au 29 novembre prochain, la collection Petits Formats exécutés par Carole est présentée à l’Espace Contemporain,  5175, rue Papineau, Montréal,  514-728-4474. Le VERNISSAGE aura lieu le 20 novembre entre 18h00 et 20h00.

Visitez le site de Carole ici

Et dans votre ‘bucket list’ il y a ? Bonne semaine ! Diane

Regard au lointain 36 x 48. Carole Légaré
Regard au lointain 36 x 48. Carole Légaré
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8 commentaires sur « Elle expose au Stade Olympique »

  1. Merci Diane, toujours un plaisir de te lire, de faire de belle rencontre comme Carole à qui j’aimerais dire bravo pour sa persévérance je lui souhaite du succès avec ses prochains vernissages.

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  2. Qu’est-ce qui se passe avec l’art?
    Il faut être fait fort pour ne pas se laisser décourager après une aventure comme celle de Carole Légaré. Elle ne baisse pas les bras. Bravo!
    Mais je me questionne….il y a de plus en plus de gens qui se lancent dans la création, et très souvent avec un réel talent ! Ils le font par plaisir, stimulent leur créativité, améliorent leurs techniques, partagent leur passion…mais au bout du compte, LA question: « Mais qu’est-ce que tu fais de tous ces tableaux? »

    Qu’est-ce que vous faites de tous ces tableaux présentés et admirés dans les Symposiums, les Galeries-Ateliers, les restaurants, magasins de matériel d’artistes et autres endroits publics accueillants…mais non-vendus ???
    Quelqu’un a la bonne réponse?

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    1. Bonjour Nicole, d’abord merci pour ton commentaire encourageant. Bien sûr, les premiers jours j’ai un peu déprimée, mais il ne faut jamais perdre de vue son objectif de départ. Alors le mien est de peindre pour me libérer. J’adore les couleurs, elles savent exprimer mes états d’esprits. C’est le plaisir de s’exprimer sans mot. Quand je mets des mots sur mes émotions, je me sers de mon intellect. Quand les couleurs s’expriment à ma place ça ne viens pas de l’intellect surtout quand tu fais de l’abstrait.  »Qu’est ce que tu fais de tous ces tableaux »? Quelle question intéressante. Il y a toute une réflexion d’attachée à tout cela. Premièrement, est-ce que je veux la vendre? Parfois c’est oui et parfois c’est non. C’est non, lorsque l’oeuvre porte une grande émotion particulièrement souffrante. Quand je décide de les mettre en vente et que je ne réussis pas à les vendre, je les mets de côté et parfois avec le détachement je les donne avec un grand plaisir. Ce que je dois retenir, c’est mon objectif de départ sinon je perds l’essence même de cet exercice et je risque de me mettre à hair ça . Tant mieux si je vends mais ce n’est pas l’objectif de départ.

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